Attendre, ça coûte combien ?

Chers membres,

En ce mois de la littératie financière, nous vous proposons une relecture d’un scénario bien connu.

Cigale et Fourmi ont entendu parler d’économie et de placement à l’âge de 30 ans, mais avaient plus urgent à faire cette année-là. Fourmi commence à économiser 5 ans plus tard, et décide d’investir 4 000 $ par année jusqu’à ses 60 ans. À 5 ans de sa retraite, Cigale se réveille en panique et décide d’investir 20 000 $ par année pour se rattraper.

Au terme de leurs parcours respectifs, toutes deux auront réussi à mettre 100 000 $ de côté. Fourmi, à raison de 4 000 $ par année pendant 25 ans ; Cigale, à raison de 20 000 $ par année pendant 5 ans. Fières de leurs efforts, elles se mettent à comparer les résultats. Fourmi : 300 225 $ ; Cigale : 110 512 $. Une différence qui frôle le 3 pour 1. Ayoye !

L’effort de Fourmi, qui a commencé à épargner à un moment où elle continuait de gravir les échelons salariaux, n’est pas du même ordre que celui de Cigale, qui a dû abaisser son niveau de vie de manière significative pour atteindre son objectif d’épargne. En dépit de tout, le même 100 000 $ a fait 300 % chez Fourmi, et un peu plus de 10 % chez Cigale.

Un écart aussi grand s’explique par l’effet boule de neige de l’intérêt composé sur une longue période, mais aussi par le fait que Fourmi, avec un horizon à long terme, a pu se permettre des investissements plus audacieux et plus rentables que Cigale. Avec l’aide de son conseiller financier, Fourmi a fait en moyenne 8,18 % sur 25 ans, sans s’exposer à un niveau de risque déraisonnable, alors que Cigale, avec l’aide du même conseiller, a dû se contenter de 5 % sur 5 ans.

Voici les formules Excel à utiliser pour calculer les résultats respectifs de Cigale : =VC(5%;5;-20000;0) ; et de Fourmi : =VC(8,18%;25;-4000;0). Juste par curiosité, calculez le montant que Fourmi aurait eu en commençant 10 ans plus tard au lieu de 5, et comparez ce montant avec celui qu’elle a eu.

Votre exécutif

Calculez votre taux d’épargne

Chers membres,

Nous vous présentons une formule qui tient compte de toutes les formes d’épargne que vous faites, même à votre insu.

Vous aurez besoin de votre rapport d’impôt, de votre Relevé de participation RREGOP au 31 décembre 2021 , de vos relevés de placements, et du relevé annuel de votre prêt hypothécaire.

Notez : 1) le montant total investi en REER, CELI, REEE, etc. (épargne volontaire) ; 2) le capital remboursé sur votre hypothèque (épargne forcée) ; 3) le montant des cotisations RREGOP employé et employeur (épargne obligatoire) ; ainsi que 4) votre revenu disponible.

Pour info, le « revenu disponible » correspond à ce qui vous reste après impôt. Pour le calculer, prenez le montant inscrit à la ligne 275 de votre rapport d’impôt provincial, et soustrayez le montant inscrit à la ligne 470 (n’oubliez pas que soustraire un nombre négatif revient à l’additionner).

Appliquez maintenant la formule : « (Placements + Capital remboursé sur l’hypothèque + Cotisations RREGOP employé + Cotisations RREGOP employeur) / (Revenu disponible + Cotisations RREGOP employé + Cotisations RREGOP employeur) ».

Les cotisations RREGOP employé et employeur sont utilisées au dénominateur car elles font partie de votre rémunération globale, mais ne font pas partie de votre revenu disponible. Et elles sont utilisées au numérateur car c’est de l’épargne obligatoire faite pour vous.

Il existe d’autres formules du taux d’épargne. L’important est de toujours utiliser la même pour faire des comparaisons au fil des ans.

Votre exécutif

La règle du 72, vous connaissez ?

Chers membres,

Supposons un montant de 5 000 $ qui rapporte 6 % d’intérêt par année. Combien de temps faudra-t-il pour que la valeur du placement ait doublé ?

La « règle du 72 » peut être utilisée pour trouver rapidement la réponse. Le calcul consiste à prendre le nombre « 72 » et à le diviser par le taux d’intérêt annuel du placement ; ici, « 6 ». Ce qui donne grosso modo 12 ans.

Nous disons « grosso modo », car la réponse trouvée s’écarte parfois légèrement de celle qui serait obtenue au terme d’un calcul mathématique rigoureux. Il s’agit d’une approximation.

Mais avec des taux d’intérêt situés entre 3 % et 36 %, l’écart est inférieur à 4 mois, et la « règle du 72 » reste suffisamment fiable pour être utilisée.

Votre exécutif

La puissance de l’intérêt composé

Chers membres,

Supposons une somme de 1 000 $ qui vous rapporte 8 % d’intérêt par année. Au bout d’un an, vous avez fait 80 $, mais au lieu de les retirer, vous les laissez fructifier avec le capital de départ.

À la fin de la 2e année, vous récoltez 8 % d’intérêt sur 1 080 $, et votre solde affiche 1 166,40 $. Vous répétez le même manège les années subséquentes, et votre solde monte à 1 259,12 $, puis à 1 360,49 $, puis à 1 469,33 $, etc.

Au bout de 10 ans, vous aurez accumulé 2 158,93 $. Soit un peu plus que le double du capital initial. Au bout de 20 ans, le solde s’élèverait à 4 660,96 $, et au bout de 40 ans, à 21 724,52 $. Vingt fois plus ! (*)

Avec le temps, vous l’aurez compris, l’intérêt sur l’intérêt finit par générer de plus en plus d’argent. La croissance, quasi insignifiante au début, accélère au fil des années comme une boule de neige qui dévale une pente. Et plus le temps passe, plus l’accélération prend de l’ampleur.

D’où l’importance d’investir tôt. Même s’il s’agit de petits montants.

Interrogé sur la plus grande force de l’univers, Albert Einstein aurait répondu « l’intérêt composé ».

Votre exécutif


(*) La formule suivante permet de calculer le solde en fin d’année d’un placement lorsqu’on laisse les intérêts s’accumuler : Valeur finale = Montant initial * (1 + Taux d’intérêt annuel) ^ Nombre d’années.

Combien vaut votre RREGOP ?

Chers membres,

Nous versons environ 10 % de nos revenus bruts à notre fonds de pension. Et ce, à chaque paie. Mais au bout du compte, combien ça vaut ?

En examinant attentivement votre « Relevé de participation », vous allez savoir à combien s’élèvent vos cotisations, ainsi que les intérêts qu’elles vous ont rapportées.

Mais vous ne saurez rien des cotisations et intérêts de l’employeur ni de la juste part d’impôt à payer si vous convertissez le tout en CRI ou FRV.

Seul un actuaire pourrait savoir. Alors, combien ça vaut ? Quatre cents mille ? Six cents mille ? Un million ?

D’un point de vue pratico-pratique, le RREGOP vaut le flux d’argent qu’il est capable de générer chaque mois, depuis le jour de votre retraite jusqu’à votre mort.

De l’argent sûr. Et un montant partiellement indexé au coût de la vie au 1er janvier de chaque année. Autrement dit, ça vaut cher. Très cher.

Calcul rapide : supposons un salaire moyen des 5 dernières années de 75 000 $. Après 30 ans de service, la rente RREGOP s’élève à 45 000 $ brut par année.

Sachant qu’il faut cumuler environ 25 fois un montant pour être capable d’en tirer un revenu annuel équivalent sans épuiser le capital, ça revient à dire que ce RREGOP vaut un peu plus de 1 000 000 $.

Vous ne pourrez pas dépenser ce million, mais vous serez bel et bien détenteur d’un actif qui vaut 1 million. Et c’est ça, être millionnaire.

Profiter de l’inflation, c’est possible

Chers membres,

L’augmentation du taux d’inflation a un effet négatif sur votre pouvoir d’achat, mais il est intéressant de savoir qu’il a l’effet inverse sur le remboursement de vos dettes.

Une dette de crédit de 500 $ financée à un taux d’intérêt annuel de 20 % reste une dette de 500 $ à 20 %, c’est certain, et votre institution financière ne l’oubliera pas.

Mais l’utilisation d’un dollar ayant un pouvoir d’achat plus faible pour rembourser un dollar qui avait un pouvoir d’achat plus grand au moment où vous l’avez dépensé revient à rembourser 1 dollar fort au prix de 1 dollar faible, et c’est là où ça devient intéressant.

« Qui paie ses dettes s’enrichit », dit le proverbe. Ce qui est surtout vrai lorsque la dette contractée visait l’acquisition d’une maison ou d’un autre type d’actif capable de maintenir sa valeur au fil du temps.

Mais ça reste aussi un peu vrai en période inflationniste lorsqu’on profite du faible pouvoir d’achat de nos dollars pour réduire les dépenses et rembourser plus rapidement les dettes.

Vous aurez compris qu’il ne s’agit pas d’une incitation à contracter de nouvelles dettes, mais bien d’un encouragement à vous débarrasser le plus vite possible des dettes de crédit qui freinent la croissance de votre patrimoine.

Calculez votre coût de vie

Chers membres,

Du point de vue des finances personnelles, le « coût de vie » correspond au montant que vous utilisez pour la totalité de vos dépenses au cours d’une année.

Ce qui comprend les postes budgétaires importants comme l’habitation, l’alimentation et le transport, mais aussi les autres comme télécommunications, santé, loisirs, alcool, vêtements, équipements, réparations, etc.

En pièce jointe (*), vous trouverez un fichier Excel que vous pourrez adapter à votre situation. L’important est de ne rien oublier.

Noter la moindre dépense pendant 1 an demande beaucoup de rigueur et de patience. En retour, vous saurez où va votre argent, et si l’usage que vous en faites correspond réellement à ce que vous voulez.

En comparant votre coût de vie d’une année à l’autre, vous aurez un indicateur précieux pour déterminer si vous allez devoir travailler au-delà de 65 ans, si vous allez pouvoir prendre votre retraite à l’âge prévu ou, au contraire, si vous allez pouvoir envisager un retrait anticipé.

Votre exécutif

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(*) Cout-de-vie.xlsx