Une diminution de votre pouvoir d’achat de 8,4 % sur 5 ans, ça vous intéresse ?

Sur 5 ans, le gouvernement nous propose une augmentation de salaire de 3 % la première année, et de 1,5 % pour chacune des années suivantes.

Par ailleurs, le même gouvernement mesure un taux d’inflation de 6,8 % la première année, et prévoit des taux d’inflation dégressifs de 3,7 % à 2,0 % les années suivantes.

Considérant que l’inflation est mesurée au 31 octobre d’une année, et que les salaires sont ajustés au 1er avril de l’année suivante, on obtient le tableau qui suit :

AnnéeInflation prévue au 31 octobreAugmentation de salaire au 1er avril
16,8 %3,0 %
23,7 %1,5 %
32,2 %1,5 %
42,0 %1,5 %
52,0 %1,5 %

Notre courriel d’hier vous apprenait que le Front commun a rejeté cette proposition en la qualifiant d’appauvrissante. La question est maintenant de savoir jusqu’à quel point elle l’est.

La somme des taux d’inflation (16,7 %) moins la somme des augmentations de salaire (9 %) pourrait laisser croire à une perte de pouvoir d’achat de 7,7 %.

Mais ce raccourci mathématique est faux. Car la bonne méthode consiste à appliquer chaque nouveau pourcentage au résultat précédent, et non au pourcentage précédent.(*)

En faisant l’exercice, on arrive à une inflation cumulative de 17,76 %, et à une augmentation de salaire cumulative de 9,32 %. Ce qui représente une diminution du pouvoir d’achat de 8,44 %.

Lorsqu’il a besoin de ses travailleurs pour affronter une pandémie, le gouvernement sort les violons, mais lorsqu’il s’agit de les payer, il serre les cordons.

Votre exécutif


(*) En clair, il faut calculer [ (1 + 6,8%) * (1 + 3,7%) * (1 + 2,2%) * (1 + 2%) * (1 + 2%) ] – 1 pour connaître le cumul d’inflation, et [ (1 + 3%) * (1 + 1,5%) * (1 + 1,5%) * (1 + 1,5%) * (1 + 1,5%) ] – 1 pour connaître le cumul salarial.